Une présentation, c'est important, ça doit raconter mon parcours pour que le programmateur, le journaliste, l'ami qui parlera de moi dans une revue locale ou, avec un peu plus de chance, dans la presse spécialisée,
le fasse avec la plus grande exactitude en évitant de se tromper sur le prénom de ma mère ou ma date de naissance.
C'est important qu'on parle de moi, ça me fera vendre des disques et gagner suffisamment d'argent pour enfin arrêter mon travail de facteur, bien que celui-ci m'apporte moult satisfaction.
Bon déjà, je donne une indication : je suis né dans le Cantal en mars 1967. Papa et maman ont toujours été très gentils avec moi, et je n'ai jamais manqué de quoi que ce soit. C'est déjà très important puisque la plupart
des chanteurs, que je connais, ont eu une enfance difficile, des problèmes d'adolescence, une révolte latente dans le sang qui fait qu'ils ont quelque chose à raconter.
Inscrit à l'école buissonnière depuis ma plus tendre enfance, je n'ai réussi aucun examen. Ne figure dans mon curriculum vitae, ni BEPC, ni BAC ou autres diplômes. Pas la moindre formation musicale pour étoffer les
discussions d'après concert. Je tiens quand même à signaler que je suis diplômé d'état de boxe, ce qui souvent freine les moqueries de mes petits camarades de la chanson. En clair, je suis autodidacte …
Mes premières expériences « guitaristiques » se sont noyées dans les rames de métro de la capitale ou les cafés parisiens. Et c'est bien des années plus tard au contact de
Jean-Jacques Testut (un chanteur de chansons)
que j'ai commencé à recevoir quelques applaudissements. En ce temps-là, accompagné d'un bassiste-accordéoniste, j'écumais les scènes cantaliennes avec le spectacle d'Aurillac sur Mer.
Quatre albums plus tard et quelques premières parties d'artistes plus connus que moi -
Romain Didier,
Louise Attaque,
Gilbert Laffaille,
Jeanne Cherhal, et oui - pas mal, n'est ce pas ? - je reprends la route de la chanson
tout seul ou avec quelques collègues musicien quand les budgets le permettent.
Mai 2004, je remporte le deuxième Marathon de la chanson française, organisé dans le cadre du festival « On connaît la chanson », présidé par Alain Vannaire - marathon de la chanson française - encore une escroquerie
qui permet de constituer des plateaux artistiques pour pas un rond. En 2015 toujours pas d'Olympia, ni de Zénith à l'horizon, mais plein de comités des fêtes accueillants et chaleureux, de maisons de retraite où l'accordéon
fait souvenir, des prisons aussi, des bars, des restos où le patron se met en quatre pour vous offrir le meilleur, et puis les autres aussi ceux qui ...
Voilà, et l'aventure continue, certes avec des amis moins nombreux ,oui, je sais, c'est dur de conserver certains et certaines quand le succès ne vient pas, mais il y a les autres, ceux qui tiennent bon, qui viennent
simplement pour que la salle soit moins éparse, et pour faire la claque les jours de maigre.
Alors aujourd'hui, je prépare un nouveau disque et le théâtre de la ville, voilà, beaucoup de souvenirs et des projets, et ça, ça me fait lever le matin.